Ce 5 mars, il y a 34 cas de Covid 19 en Islande, et environ 400 personnes en quarantaine chez elles. C’est beaucoup, comparé à la population, puisqu’il faut pour avoir une « référence française » multiplier ces nombres par 200. Toutefois les 34 cas recensés sont tous des personnes venues d’Italie du Nord et d’Autriche où elles étaient aux sports d’hiver, souvent logées dans les mêmes hôtels. Il n’y a eu à ce jour aucune contamination sur place, et ceci tient certainement à une politique drastique de mise en quarantaine de toutes les personnes venues des zones à risque. Il est vrai que le contrôle des entrées sur l’île est plus aisé que dans d’autres pays.

Des épidémies dramatiques jalonnent l’histoire de l’île, qui ont plusieurs fois tué entre 1/3 et la moitié de la population, notamment aux 15ème et 18ème siècles. Cruelle coïncidence : environ 500 personnes dont 260 à Reykjavík – les Islandais sont alors 90000 – meurent en novembre et décembre 1918 de la grippe espagnole au moment même où est célébrée l’indépendance de l’île !
Cette histoire explique peut-être la préparation voulue très tôt par les autorités islandaises et l’acceptation par les intéressés des contraintes qu’elle génère. Et même leur créativité : l’Église Nationale autorisera les confirmations par internet ! Dans la classe politique on entend des éloges inattendus adressés au gouvernement par certains opposants, tels Þorgerður Katrín Gunnarsdóttir, présidente du parti Redressement. Même Sigmundur Davíð Gunnlaugsson, ne trouve rien à dire … pour l’instant.
Les conséquences de l’épidémie risquent aussi d’être très graves pour l’économie : le tourisme sera évidemment affecté, et avec lui le transport aérien alors que Icelandair n’est pas encore remise de l’immobilisation de ses Boeings. Mais aussi beaucoup d’entreprises décimées par les mises en quarantaine. On compte beaucoup sur le télétravail, mais internet ne peut pas tout, même en Islande !